Charles James Theriat

 

Louis-Joseph Anthonissen

 

Eugéne Girardet


Le Bou-Saâdi aime son pays. Il n’en conçoit pas un meilleur. Son langage imagé s’épuise en métaphores pour exprimer les délices. Bou-Saâda, le nom du ksar, est synonyme de bonheur. Pour cet enfant du Sahara, ce filet d’eau courante et ces huit mille palmiers sont le paradis terrestre.

Gustave Guillaumet. Tableaux algériens

 

 

Constant Louche


 

Constant Louche


Etienne Dinet

En effet qu’il me parut étrange, ce petit village de Ben Nezouh, dont le nom veut dire Fils des Délices, avec sa mosquée primitive et sa kasbah ruinée, fauve et brûlé par le soleil, tout fendu, craquelé de ruelles tortueuses, château de sable comme en font les enfants à la merci du vent et de la pluie, et qui tenait là pendant les siècles ! Le soleil qui tombait d’aplomb frisait, sans les éclairer, ses murailles de boue. La terre réverbérait la lumière et jetait des éclairs de feu sur les moindres saillies des murs et tout ce qui passait dans le ciel ; les nuages légers en recevaient des teintes orangées, et les vautours blancs et noirs qui tournoyaient dans l’air devenaient ardents et soufrés. Pas un bruit dans les maisons. Dehors, pas une âme qui vive…..

Etienne Dinet

Je m’égare dans ces ruelles qui s’enchevêtrent inextricablement, et les yeux à demi fermés par la lumière aveuglante, je songe à ces contes persans où l’on cherche, pendant des jours et quelques fois des années, la clef qui doit ouvrir les palais désirés.

Jérôme et Jean Tharaud. La fête arabe


Etienne Dinet


 

« Eh bien, Si Ahmed, lui disais-je tout à l’heure, tu es content, on va te faire un beau chemin de fer, qui reliera le Mzab à Alger et de l’autre côté à Tombouctou, quelle chance pour le commerce, pour tes affaires, pour tes voyages, dis ? – Oh non, Sidi, je ne suis pas content, oh non, nous n’avons pas besoin de ton chemin de fer, nous avons les chameaux pour nos affaires, et personne ne nous dérange. Il va venir plein de monde dans le Mzab, et alors ce ne sera plus le Mzab, nous aimerions bien mieux rester tranquilles ». Pauvre Mzabite, c’est qu’il a raison. Oh ! l’implacable civilisation.

Hubert Lyautey. Cité par André Le Révérend, Un Lyautey inconnu.

Isidore Van Mens

Maurice Bouviolle

Etienne Dinet


Etienne Dinet

Marie Lucas-Robiquet

 

Alexandre Lunois


Gaston Balande

 

Adam Styka

Dans une échoppe, près du marché, en sortant de la rue des Ouled-Naïls, de grossiers bijoux kabyles et des objets de sparterie s’étalent jusque sur la chaussée ; deux Arabes les surveillent, dont un d’une merveilleuse beauté. Grande, svelte et d’une pâleur ambrée qui s’échauffe et devient comme transparente au soleil, il a l’air vraiment d’un émir, ce marchand de pacotille, avec sa barbe frisée et noire, son beau profil…. C’est un nomade, le roi de Bou-Saâda, comme le fait sonner fièrement son compagnon ; tous deux sont venus à travers le désert pour vendre leur camelote aux hiverneurs.

Jean Lorrain. Heures d’Afrique.


Félix Alarcon


 

Tout d’un coup, à un détour, la muraille rouge craque et se fond ; une porte immense, une bouffée de chaleur ; de 0° on passe à 30° ; on franchit la passe, la vue s’élargit, c’est un monde nouveau, l’Afrique ! l’Afrique ! Mille palmiers entassés, les tons éclatants, le village arabe d’El Kantara en feu,

Etienne Dinet

toute la population au soleil, un immense plateau de sable brûlé, barré par des blocs de marbre rose, les cimes de l’Aurès, un horizon dentelé bleu ; plus un toit, plus un arbre ; le mirage, avec des lacs qui le conducteur me démolit ; des troupeaux de chameaux à l’horizon, caravanes sur caravanes, avec un manteau rouge de spahi, un Arabe armé au loin sur son cheval qui galope, des squelettes de chameaux ; et du rouge, du rose, du bleu, tout cela aveuglant, éblouissant ; je ne sais s’il y a au monde une transition plus brusque et grandiose d’un monde à l’autre.

Hubert Lyautey. Cité par André Le Révérend, Un Lyautey inconnu.


Emile Pinchart

Paul Lazerges


Lucien Lévy-Dhurmer

Messaouda est vive, adroite, expérimentée en tout ce qu’une paysanne comme elle doit savoir pour être une épouse parfaite. C’est plaisir de la voir manier la quenouille ou le fuseau. Sous l’action de ses doigts agiles naît et s’allonge régulièrement le fil qui doit former la trame ou la chaîne d’un burnous ou d’un haïk. Nulle ne s’entend mieux qu’elle à dresser un métier, à échafauder fil par fil les laines de toutes couleurs avec le peigne ou la navette, à distribuer par d’ingénieux caprices l’ornementation d’un tapis. Et sa fantaisie bizarre, multipliant les rayures et les losanges, les granges et les pompons, sait embellir aussi bien le sac où l’on serre le grain que la musette destinée à orner la selle d’un cavalier.

Gustave Guillaumet. Tableaux algériens.

 

Alphonse Germain-Thill


Etienne Dinet

Etienne Dinet

 


Etienne Dinet

 

Etienne Dinet